Dans un rayon de soleil

J’émerge du sommeil baignée par la fraîcheur de la brise de cet après-midi d’automne,  éblouie par la lumière argentée qui perce à travers le mince rideau. Il fait bon dans la pièce et un rayon de soleil frôle mon dos nu de sa douce chaleur alors que, couchée sur le ventre, le drap de coton me camoufle le bas du corps, à l'exception d’un pied rebelle. Je reste immobile et savoure le moment : une délicieuse sieste d’après-midi dans ce grand lit, et rien à faire pour le reste de la journée. 

Le paradis.

Les yeux fermés, dérivant à nouveau peut-être, je perçois le changement de rythme dans ta respiration : tu es aussi en train de te réveiller. Je te sens te retourner dans le lit et effleurer mon bras. Ton toucher volage parcourt la longueur de mon membre avant de changer de course vers mes reins, traînant jusqu’au mont de mes fesses dissimulées.

Mon inspiration se fait plus profonde lorsqu’un lent frisson me traverse sourdement. Malgré moi, je laisse échapper un petit gémissement. Encouragé, tu t’approches derrière moi. Ta chaleur irradie à mon côté alors que tes lèvres se posent sur mon épaule avec tendresse. Le visage toujours détourné, j’ai envie de jouer et je demeure immobile. Tu poursuis ton inquisition, repoussant le drap et découvrant ainsi mon postérieur dans toute sa simplicité. Du bout des doigts, tu y fais se dresser ma fine pilosité. Ta bouche aussi se fait exploratrice, laissant une collection de baisers sur mon trapèze et ma nuque, traçant les courbes de mon échine tatouée.

Échappant à ma volonté, mon corps se soulève, tendu contre ta poitrine virile. Opportuniste de ce réflexe, ton autre main se glisse sous mon torse et s’empare d’un de mes seins. Y trouvant mon mamelon déjà bien érigé, tu le pinces avec fermeté, m’arrachant une nouvelle plainte, cette fois un peu plus assumée. De ta main libre, tu pétris les chairs généreuses de mon arrière-train.

Contre ma jambe étendue, la manifestation de ton désir se durcit. Appréciative du témoignage, j’ondule mon bassin de façon subtile mais lascive pour faire grimper la tension. En réponse à mon oscillation, tu te presses contre moi. Sans cérémonie, ta caresse s’infiltre entre mes cuisses, trouvant son chemin entre mes lèvres déjà bien humides. Satisfait, tu y plonges les doigts avec aisance, me faisant encore une fois verbaliser mon émoi. 

Tu libères ta prise sous moi pour prendre appui et, de l’autre main, celle déjà moite de mon envie, tu pousses ma jambe repliée pour obtenir un meilleur accès à mon intimité. À cheval au-dessus de moi, je suis à ton entière merci. D’un seul coup, tu me pénètres de ton érection. Cet acte simple et sans dialogue est une explosion de plaisir. Tu me laboures avec ferveur et c’est délicieux : enivrée, tu me laisses vide de toute pensée. Tu m’agrippes la nuque avec fermeté, écrasant ainsi mon visage contre l’oreiller et étouffant ma satisfaction sonore. Cet acte de dominance de ta part ne fait que décupler mon excitation : je te veux en moi encore et encore. Possède-moi comme tu sais si bien le faire.

Après quelques minutes de ce labeur, tu te retires et m’empoignes les chevilles pour me retourner sur le dos. Je suis éparse sur les draps, mes longs cheveux noués éparpillés autour de moi, méduse rendue inoffensive, les joues en feu. Je peux enfin t’admirer : la transpiration fait luire la musculature compacte de ta silhouette de boxeur irlandais, alors que ton regard d’acier me transperce. Ta bouche, habituellement souriante et détendue, arbore un air sévère : loin d’être intimidante, j’en suis venu à y reconnaître l’expression de ta passion.

Mon abdomen se cabre vers toi et tu replonges. Ton membre me remplit à la perfection. Tes lèvres se plaquent contre les miennes et l’odeur des phéromones m’envahissent alors que la pilosité de ton torse frictionne ma poitrine fusionnée à la tienne. Tu saisis mes chevilles avec fermeté pour replier mes genoux vers le haut, écartant mes hanches flexibles en une position d’ouverture totale. Offerte, je t’accueille au plus profond de mon être. Le poids de ton corps me subjugue alors que tu continues de me prendre avec force. M’immobilisant toujours d’un côté, tu tiens ma mâchoire de l’autre main et j’en profite pour happer ton pouce avec gourmandise : j’aime sentir ma bouche occupée lorsque mon sexe l’est aussi. J’aspire tes doigts et les lèches avec appétit sous ton œil approbateur. Je salive en abondance alors que tu inspectes cette cavité avec curiosité. Inspiré, tu profites de cette lubrification opportune pour trouver mon clitoris gorgé. Avec douceur d'abord, de lancinantes pulsations m’emplissent le bas du corps, faisant ainsi redoubler d’ardeur l’oscillation de mes hanches à la rencontre des tiennes. Tes caresses s’accordent en rythme avec notre danse et mes exclamations se font de plus en plus bruyantes. 

Au creux de mon ventre se forme ce point de tension familier, annonciateur de mon paroxysme. Sentant mon intimité se resserrer, tu poursuis la stimulation sans sourciller. La sensation exquise se propage vers ma poitrine en chatouillant mes mamelons puis me saisit à travers la gorge. Mes oreilles bourdonnent avec fureur et ma vision se trouble : je n’arrive plus à soutenir ton regard. L’extase envahit ma tête avant de culminer au sommet de mon crâne, me forçant à fermer les yeux. Saisie d’un spasme incontrôlable, je laisse s’exprimer le cri de ma délivrance. Celle-ci s’étire de longs instants, vague après vague me traversant avec volupté.

Je m’accroche à ton dos, tes fesses, tes épaules : tout ce que je peux trouver. Mes cuisses ruissellent jusque sur le lit, preuve incontestable de la jouissance éprouvée. Tu m’effleures avec tendresse à présent. Tu sembles ravi de ton exécution.

Oh, comme j’ai envie de te prendre à mon tour. Guerrier que tu es, je veux te sentir t’abandonner. Je me redresse et te repousse en minaudant, t’invitant à t’étendre à ma place. L’air sérieux, tu me laisses faire avec bonne volonté.

Ma bouche viens jouer avec la tienne. Ma langue en explore la chaleur et la forme. J’embrasse ton menton rugueux et ton cou en sueur. Docile, tu ne bouges pas. Mes baisers se font aventuriers et parcourent la longueur de tes clavicules en direction de ton ventre. Tu n’es pas naïf, tu sais très bien quelles sont mes intentions et du coin de l’œil j’aperçois ton organe palpiter sous la pression. Rendue à ton nombril, je m’arrête pour te contempler. J’opte pour mon regard le plus sexy, histoire de te taquiner un peu, tout en enlaçant ton sexe d’une poigne brûlante. C’est à ton tour de gémir et de te cabrer.

Sans me faire prier, j’entreprends de lécher ta verge avec appétit, d'abord avec délicatesse, puis de plus en plus goulument. Avant peu, elle dégouline de ma salive et je l’empoigne pour en astiquer la base alors que j’en enfonce l'extrémité dans ma bouche. Ma langue n’a pas fini de s’afférer et je prodigue à ta masculinité un long baiser profond. Je t’entends soupirer. 

Est-ce que sous ton souffle je t’ai entendu gémir mon nom? 

Encouragée, je te prends en entier jusqu’au fond de ma gorge. Comme il est délectable ce membre gorgé, qui m’emplit aussi bien par cet orifice que par l’autre. J’y retrouve la saveur de mon orgasme et je me régale. Je dévore ta queue avec enthousiasme. 

Tu es si dur. Bouillant. Je saisis tes hanches pour pouvoir t’avaler dans ton entièreté et, les bras contorsionnés autour de l’oreiller, tu te déhanches en cadence. Avant peu, tu m’informes à bout de souffle: « Ah, I am about to come! ». C’est exactement ce dont j’ai envie : que tu me colonises de ton plaisir, que tu te répandes en moi. Tu me pénètres avec ardeur, oubliant peut-être la fragilité de ma gorge, mais peu m’importe. Conciliante, je te laisse me posséder à ton gré. Au paroxysme de deux ou trois coups de bassin, tu saisis ma tête en rugissant. Palpitante, ta semence se répand, salée. Il n’y en a pas trop, juste assez pour bien la goûter. De manière habile, je continue de te sucer, sans rien laisser échapper. Profitant d’un relâchement de ta part, je prends une petite pause pour bien avaler. Puis, je finis de bien tout nettoyer, tout en massant tes cuisses et ton torse musclés.

Attirant mon visage au tiens, tu m’embrasses de façon taquine, indifférent au goût de ta semence dans mon haleine. Chatouillant mes reins et plongeant ton regard dans le mien, si intense que mon cœur en oublie un battement, tu murmures : « Damn, I love you. » Je te souris, complice : « I love you too. »



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